Boullier, D. (2014), « Politiques des villes intelligentes » in Actes du colloque Ville intelligente, ville démocratique ?


Berger-Levrault, Chaire MADP Sciences Po, Février 2014

 

Les choix techniques différents ne sont pas nécessairement contradictoires car il est aisé de comprendre que le pilotage de certains grands systèmes techniques critiques nécessite des formes de modélisation comme dans IBM City, que certaines explorations de nouvelles tendances, de nouveaux flux peuvent utilement être équipées d’approches par corrélations comme pour Google City et que les contributions citoyennes gagneront à être portées par des dispositifs numériques conçus pour cela. L’art de gouverner ces villes intelligentes et ces politiques des traces consiste précisément dans la composition entre ces approches. Or, il est trop fréquent de constater à quel point les décideurs ne peuvent maintenir ce pluralisme souhaitable et cède soit à la fascination de certaines offres prestigieuses et bonnes pour l’image de la ville soit aux contraintes budgétaires pour ne pas équilibrer leurs investissements. Or, le numérique peut être politiquement orienté dans plusieurs directions, il n’est pas a priori adapté à l’une de ces politiques. Il reste essentiel mais difficile de réaffirmer la prééminence du débat politique pour montrer que les architectures techniques ne signifient pas la disparition de la démocratie lorsqu’on les présente bien comme des choix politiques pluralistes. Il est probable que cela complexifie la gestion et l’image et que cela ralentisse le processus de décision, mais c’est à ces conditions que les villes intelligentes sauront amplifier aussi l’intelligence démocratique et non la confisquer.

 

 

 


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Réference pour la bibliographie :
Boullier, D. (2014), « Politiques des villes intelligentes » in Actes du colloque Ville intelligente, ville démocratique ?, Berger-Levrault, Chaire MADP Sciences Po, Février 2014